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Dans le Nouveau Monde, les déserts de Venezuela se nomment llanos (plaines). Cette dénomination leur convient si parfaitement, que dans des rayons de plusieurs lieues l’œil ne découvre pas souvent un point de quelques décimètres plus élevé qu’un autre. Les llanos occupent une étendue de plus de vingt mille lieues carrées. Ils sont nus, à certaines époques, comme le désert d’Afrique ; dans d’autres temps de l’année, ils se couvrent de verdure, comme les steppes de l’Asie centrale, après avoir été en partie inondés durant la saison des pluies.

À peine dans cette vaste étendue trouve-t-on quelques villages sur le bord des rivières, mais partout on voit errer des troupeaux innombrables de bœufs, de chevaux et de mulets devenus sauvages. La multiplication de ces animaux est d’autant plus extraordinaire qu’ils ont de nombreux ennemis à combattre, tels que le lion sans crinière, le tigre du Brésil, le crocodile, d’énormes serpents et, ce qui n’est pas leur ennemi le moins redoutable, les gymnotes ou anguilles électriques.

Les déserts situés au S.-O. de l’Amérique sont désignés dans la république de Buenos-Ayres par le nom de pampas. Leur superficie est trois fois plus grande que celle des llanos de Venezuela. On trouve dans toute l’étendue des pampas, des oiseaux de la famille des casoars et des chiens, devenus sauvages, qui vivent en société dans des trous souterrains.

Dans l’Amérique du Nord les steppes prennent le nom de savanes. C’est là qu’on trouve le mouflon, le bison et le bœuf musqué.

En Europe, on s’accorde à regarder comme de petites