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l’éclipse de 1842. C’est que les protubérances situées à l’ouest restèrent visibles pendant quelques secondes après la réapparition du Soleil. Ces deux faits et particulièrement l’observation de la variation des grandeurs en sens contraire des taches orientales et occidentales réduisent à néant la théorie qui attribuait le phénomène à une sorte de mirage. À quoi il faut ajouter que dans cette supposition d’un mirage, la protubérance courbe par exemple dont la saillie totale surpassait certainement 2′ et le globe isolé placé sur le prolongement d’un des côtés de l’angle, auraient dû se montrer, par l’effet de la dispersion de l’atmosphère, sous la forme d’un spectre prismatique, rouge à l’un des bouts, violet à l’autre, vert dans l’intermédiaire, et de 4″ de diamètre.

Saisis à l’improviste en 1842 par un phénomène inattendu, les astronomes ne purent décider avec certitude si les protubérances lumineuses étaient apparues sur les mêmes points du disque solaire et si partout où on les aperçut, elles avaient exactement la même forme. Les observations, faîtes en 1851, paraissent lever tous les doutes à cet égard. En faisant passer un plan horaire par l’axe du monde et par le centre du Soleil, ce plan coupait le disque de l’astre suivant une ligne qui aboutissait au limbe supérieur dans un point que M. Swan appelle le point nord. Ce point, en chaque lieu, abstraction faite du mouvement propre du Soleil, était le plus élevé au moment du passage du centre de l’astre par les divers méridiens.

En rapportant les observations faites des positions des protubérances dans différentes stations, à son point nord,