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qui semblaient s’élancer de la partie septentrionale ; elles n’avaient ni l’une ni l’autre une direction normale à la périphérie de la Lune ; on aurait dit des montagnes qui devaient inévitablement s’ébouler. Elles étaient l’une, la plus grande vers l’occident, l’autre, la plus petite vers l’orient.

Ce n’est qu’à partir de 1842 que ces phénomènes attirèrent vivement l’attention. Cependant en 1706, on avait signalé une bande couleur de sang sur le bord gauche du disque lunaire. En 1733, en 1737, en 1748, en 1806, en 1820 et en 1836 des phénomènes analogues avaient été observés, notamment par Short, Ferrer, Van Swinden et Bessel.

Voyons maintenant quelles conséquences on peut déduire de l’ensemble de ces observations et quel appui elles peuvent donner aux théories qu’on a imaginées pour rendre compte de ces singulières protubérances généralement colorées.

Un fait qu’on peut regarder comme parfaitement établi, c’est que les protubérances visibles vers le bord occidental ont augmenté de dimension depuis le commencement de l’éclipse totale jusqu’à la fin, tandis que le phénomène inverse a été observé du côté opposé tout comme si la Lune par son mouvement dirigé de l’occident à l’orient couvrait de plus en plus des objets matériels situés à l’est de son disque et laissait graduellement à découvert des positions de plus en plus considérables des parties matérielles situées à l’ouest.

Une circonstance non moins remarquable déjà signalée par un observateur, M. Margette, à Perpignan, durant