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coup moins affaiblie que la lumière directe, devient, si l’expression m’est permise, lumière principale et détermine le caractère du phénomène. Alors l’atmosphère, au zénith, change notablement de couleur ; car, tout le monde l’a remarqué, les rayons venant des régions voisines de l’horizon diffèrent toujours, par la teinte, de ceux que les couches d’air élevées réfléchissent.

Je ne m’étendrai pas davantage sur ces considérations. Quoiqu’elles soient très-délicates, j’ai pensé qu’on me pardonnerait de les avoir indiquées. Il était bon, je crois, de montrer que les changements de nuance de l’atmosphère pendant les grandes éclipses n’ont rien de mystérieux, et qu’il est possible de les rattacher aux lois de l’optique, sans supposer que le Soleil n’a pas la même couleur dans toutes les parties de son disque.


CHAPITRE XII

des effets que le passage subit du jour a la nuit produit sur les hommes et les animaux


Riccioli rapporte qu’au moment de l’éclipse totale de 1415, on vit en Bohême, des oiseaux tomber morts de frayeur. La même chose est rapportée de l’éclipse de 1560, « les oiseaux, chose merveilleuse (disent des témoins oculaires), saisis d’horreur, tombaient à terre. »

En 1706, à Montpellier, disent les observateurs, « les chauves-souris voltigeaient comme à l’entrée de la nuit. Les poules, les pigeons coururent précipitamment se renfermer. Les petits oiseaux qui chantaient dans les cages