Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/592

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la Lune par voie de réfraction sont quelquefois couvertes de nuages.

Qui pourrait légitimement se servir du mot impossible, lorsqu’il s’agit de réfractions éprouvées dans l’atmosphère des régions polaires et par des températures au dessous de zéro, dont les valeurs entières ne sont pas encore exactement connues ? Remarquons, au surplus, que les bizarreries qu’offrent dans leur déplacement sur le corps de la Lune les lumières rougeâtres en question tiennent peut-être au déplacement des éclaircies de l’atmosphère terrestre par lesquelles la lumière solaire parvient à pénétrer jusqu’à la Lune. On se tromperait fort, en effet, si l’on supposait que la nuance rougeâtre dont nous nous occupons ici est uniformément répandue sur la surface de l’astre. Messier aperçut dans les éclipses de Lune de 1783 des parties du disque diversement éclairées qui circulaient lentement autour du centre de la Lune.

Au surplus, des phénomènes de polarisation observés dans cette lumière secondaire tendraient à faire croire qu’une partie de cette lumière parvient à notre satellite après s’être réfléchie, c’est-à-dire polarisée, dans les régions supérieures de notre atmosphère. Je ne consigne ici cette remarque (je n’ai eu l’occasion de la faire qu’une seule fois) que pour engager les observateurs à suivre attentivement un phénomène d’où l’on pourra déduire plus d’une conséquence importante.

Parlons aussi, en terminant, de la teinte bleuâtre qu’ont présentée quelquefois les parties de la Lune situées sur les bords de l’ombre, comme l’ont remarqué