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Jupiter emploiera à disparaître ; il aura besoin du même temps pour reparaître en totalité ; car, à la sortie de derrière le corps opaque de la Lune, les phénomènes doivent se passer comme à l’entrée, mais seulement en sens inverse. Quand Mars a un diamètre de 10 secondes de degré, c’est 20 secondes qu’il emploie, soit à s’éclipser, soit à émerger, etc., etc.

Supposons maintenant qu’une étoile zodiacale de première grandeur ait deux secondes de diamètre réel. Ce diamètre a beau être amplifié par les accidents de vision, il a beau être confus, mal défini, la Lune n’en emploie pas moins quatre secondes de temps à le parcourir. Pendant la durée de ces quatre secondes, la portion visible de l’étoile ira graduellement en diminuant. Une diminution de la portion visible d’un astre doit être inévitablement accompagnée d’une diminution d’intensité dans son image. Parvenue au bord de la Lune, la plus brillante étoile devra passer graduellement dans l’intervalle de 4 secondes de temps, par la 2e, 3e, 4% etc., grandeur, avant de disparaître entièrement. À sa sortie, elle suivra la progression inverse ; presque imperceptible à l’instant mathématique de l’émersion, l’étoile s’élèvera bientôt jusqu’à la première grandeur.

Ce n’est pas ainsi que les choses se passent : une étoile conserve tout son éclat jusqu’au moment même de sa disparition ; elle reparaît subitement aussi avec toute son intensité.

Nous étions donc partis d’une fausse hypothèse ; les étoiles, malgré les apparences contraires, n’ont pas deux secondes de diamètre réel.