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réalité d’un phénomène qui avait alors encore des milliers de témoins vivants : il n’admit pas la relation donnée par Clavius de l’éclipse totale observée à Coimbre en 1560, ni même celle de l’éclipse totale arrivée à Torgau en 1598.

Peu d’années suffirent pour montrer à quel point de fausses déterminations avaient induit Tycho en erreur. En 1605, il y eut une grande éclipse de Soleil qui, à Naples, fut totale pendant quelques instants. Depuis on a observé, comme je le disais plus haut, des éclipses totales en 1706, en 1715, en 1724, en 1778, en 1806, en 1842, en 1850, en 1851.

Ainsi les astronomes ne courent point le risque de se tromper en prédisant ces phénomènes. Si au xviie siècle certaines éphémérides indiquèrent pour Rome et pour le 12 juillet 1684 une éclipse totale durant laquelle, en fait, les trois quarts seulement du Soleil disparurent, c’était la faute des tables, et aussi, quelque peu, celle des calculateurs. Aujourd’hui on n’est pas exposé à de semblables mécomptes ; aujourd’hui les prédictions du commencement et de la fin du phénomène seront exactes à quelques secondes près, tandis qu’en 1706, suivant les observations de Montpellier, les tables de Lahire donnèrent encore des erreurs de 4 à 5 minutes.


CHAPITRE V

des occultations des planètes et des étoiles


Il y a d’autres genres d’éclipses dont il faut faire mention : celui des planètes et des étoiles par la Lune,