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contraires se compensent presque exactement pendant deux ou trois jours à compter du moment où la Lune est partie de l’équinoxe du printemps. Bientôt le mouvement diurne en déclinaison est trop petit pour compenser l’effet résultant du mouvement de la Lune vers l’orient, du mouvement en ascension droite, et les choses reprennent l’ordre accoutumé.

Ces circonstances se manifestent en sens contraire le 21 mars, c’est-à-dire lorsque le Soleil occupe l’équinoxe du printemps et que la pleine Lune qui lui est opposée occupe l’équinoxe d’automne. A partir de cette époque, la Lune devenant chaque jour plus australe, doit par cette seule cause se lever de plus en plus tard. L’effet du mouvement de la Lune de l’occident à l’orient doit produire son effet comme à l’ordinaire ; les deux effets s’ajoutent cette fois ; ils se retranchaient dans le cas que nous avons primitivement examiné.

La nuit, en tenant compte dans cette dénomination de la lumière lunaire, arrive plus vite que de coutume dans la pleine Lune qui correspond à l’équinoxe du printemps ; en d’autres termes, la longueur du jour n’est pas alors prolongée par la Lune après le coucher du Soleil. Voilà pourquoi cette pleine Lune a été appelée la Lune du Chasseur. Les partisans des causes finales ont des mots pour tout expliquer ; ils admettent que la Lune a été donnée à la Terre pour éclairer nos nuits. À ce point de vue, elle remplit donc bien mal son office.

Nous avons supposé, pour expliquer la Lune de la moisson, que la pleine Lune arrivait au moment même de l’équinoxe d’automne ; nous avons supposé aussi que