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arrivent tout autrement constitués qu’ils ne l’étaient d’abord.

On ne doit donc pas juger des effets qu’ils peuvent produire avant d’être modifiés par ceux qu’ils engendrent après que leur modification, je dirai presque après qui leur refroidissement, s’est opéré.

En un mot, si l’on n’oublie pas que les rayons qui dissipaient les nuages sont tout autres que les rayons dont on a essayé d’évaluer les facultés calorifiques au moment de leur arrivée à la surface du globe, le fait que j’appelais d’abord un préjugé n’aura plus rien de contraire aux lois de la physique, et il demeurera constaté une fois de plus que l’opinion populaire ne devait pas être rejetée sans examen.


CHAPITRE XXXIV

des lunatiques ou de l’action prétendue de la lune sur les êtres animés et particulièrement sur certaines maladies


Le mot lunatique (surtout en anglais, lunatic) désigne les personnes qui, de temps à autre, sont privées de leur raison. Quelle est l’origine de cette dénomination ? Je l’ignore. Je consignerai seulement ici une observation assez triste et digne de remarque. J’ai trouvé que beaucoup de savants éminents, que des savants très-sages et très-réservés dans leurs conceptions, se laissaient aller à une grande exaltation, à d’incroyables singularités toutes les fois que la Lune les occupait. Pour qu’on ne m’accuse pas de subir en ce moment la même influence, je justifierai ma remarque par des citations.