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mène de lumière extraordinaire ; qu’ils se trompèrent sur sa position ; qu’ils le supposèrent, par une fausse appréciation, en dedans du disque lunaire, tandis qu’il était en dehors.

À cela Maskelyne répondait qu’Aldebaran s’éclipsa sous le bord obscur oriental de la Lune, plus d’une heure avant l’observation, à Norwich et à Londres, de la disparition du point lumineux ; que sa réapparition au bord occidental éclairé avait eu lieu à 7h 30m. Il faudrait donc supposer une heure d’erreur sur le moment assigné à la disparition du point lumineux, ce qui paraissait inadmissible au directeur de l’observatoire de Greenwich. Si l’on prétendait d’autre part que le point observé était Aldebaran après son émersion, Aldebaran déjà sorti de dessous la Lune, il y aurait à expliquer comment ce qui était réellement à l’occident de l’astre paraissait à l’orient.

Ces raisonnements semblent sans réplique. Je me demande cependant comment les observateurs de Norwich et de Londres, si attentifs à décrire le point lumineux occidental intra-lunaire, n’ont pas dit un seul mot du point radieux (Aldebaran) qui, à huit heures, brillait à l’occident près de la Lune.

On sera sans doute étonné de n’avoir pas trouvé, dans ce qui précède, le nom de Schrœter. Mais j’avoue qu’après avoir parcouru sa volumineuse Sélénographie, je n’y ai rien trouvé de net et de précis sur la question qui nous occupe. Quant à MM. Beer et Maedler, ils disent positivement que dans leurs longues et pénibles observations sur la constitution de notre satellite, ils n’ont jamais rien vu qui puisse les autoriser à croire qu’il y ait dans la Lune