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rapporte qu’en dirigeant sur la Lune entièrement éclipsée, le 22 octobre 1790, un télescope de 6 mètres, grossissant trois cent soixante fois, on voyait sur toute la surface de l’astre environ cent cinquante points rouges et très-lumineux. L’auteur déclare vouloir rester sur la plus grande réserve, relativement à la similarité de tous ces points, à leur grand éclat et à leur remarquable couleur.

Cependant le rouge n’est-il pas toujours la couleur de la Lune éclipsée quand il n’y a point disparition entière ? Les rayons solaires arrivant à notre satellite par suite d’une réfraction éprouvée dans les couches les plus basses de l’atmosphère terrestre, pourraient-ils avoir une autre teinte ? Dans la Lune éclairée librement et de face par le Soleil, n’y a-t-il pas de cent à deux cents petits points remarquables par la vivacité de leur lumière ? Était-il possible que ces mêmes points ne se fissent pas aussi distinguer dans la Lune, quand elle recevait seulement la portion de lumière solaire la plus réfractée par notre atmosphère ?

Ces objections, on doit en convenir, doivent au moins nous laisser dans le doute relativement à l’explication de l’observation faite par Herschel de tant de points lumineux dans la partie cendrée de la Lune.

Passons à une observation d’un autre genre insérée dans les transactions philosophiques et à laquelle l’intérêt que lui accorda le savant directeur de l’observatoire de Greenwich, Maskelyne, a donné quelque célébrité.

Le 7 mars 1794, sur les huit heures du soir, un architecte de Norwich, M. Wilkins, vit, à l’œil nu, une lumière semblable à une étoile de troisième grandeur qui