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moins réfléchissants que la partie solide de notre globe. C’est là, comme on voit, le renouvellement d’une théorie déjà proposée par Galilée.

Vers le temps des quadratures on ne voit pas la lumière cendrée avec des lunettes médiocres ; à l’aide d’un grossissement de 160 fois, appliqué à un télescope de 2m,3, l’astronome de Lilienthal apercevait la lumière cendrée deux ou trois jours après la première quadrature. Hévélius ne l’avait vue qu’un jour après cette époque.


CHAPITRE XXIX

état physique de l’hémisphère de la lune qui ne s’aperçoit pas de la terre


La Lune nous présente toujours la même face : nous avons eu l’occasion de le rappeler à plusieurs reprises (chap. x, p. 405 ; chap. xxi, p. 452). Des hommes à imagination exaltée ou amis du paradoxe en ont pris occasion de publier, sur la constitution physique d’un des hémisphères de notre satellite, les idées les plus bizarres, avec la certitude qu’ils ne seraient jamais démentis par les faits. C’est ainsi, par exemple, qu’on a soutenu que l’hémisphère invisible de la Lune est concave.

Les inventeurs de ces systèmes sans fondements réels n’avaient certainement pas remarqué que c’est seulement en gros que la Lune nous présente toujours la même face et que les divers genres de libration auxquels cet astre est soumis rendent périodiquement visibles de la Terre des portions situées à l’est ou à l’ouest,