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que les rayons du Soleil pénétraient au delà de la surface directement éclairée par cet astre, et ensuite nous étaient renvoyés à la manière des rayons qui ont pénétré dans l’intérieur d’un nuage.

Cette opinion a été conservée par Vitellion et Reinhold.

Tycho-Brahé trouvait l’origine de la lueur cendrée dans la lumière de Vénus, qui, après avoir été illuminer la portion de notre satellite non visible du Soleil, était de là réfléchie vers la Terre.

Il en est qui sont allés jusqu’à chercher l’origine de cette lueur secondaire dans la lumière des étoiles ; enfin Maestlin, celui que Kepler appelait son maître, trouva la véritable cause de ce phénomène curieux dans la lumière solaire qui après être tombée sur notre globe et s’être réfléchie vers la Lune, revenait à la Terre à la suite d’une seconde réflexion éprouvée sur la matière dont notre satellite est formée. Cette explication fut publiée en 1604 dans l’Astronomiœ pars oplica de Kepler. En Italie on l’attribue à Léonard de Vinci, dans les manuscrits duquel elle se trouve, dit-on, consignée. Mais ce fait, que je n’ai nulle intention de révoquer en doute, s’il prouve toute la pénétration du peintre célèbre en matière de science, ne lui donne aucun droit au mérite de l’invention. Le véritable inventeur est celui qui a publié le premier, sauf de bien rares exceptions.

J’ai expliqué précédemment comment l’intensité de la lumière cendrée (chap. xxvi, p. 472) dépend de la portion de la Terre visible de la Lune et de son état plus ou moins nuageux. Il serait donc très important de pouvoir