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4 degrés de l’instrument de M. Melloni en degrés de thermomètre ordinaire, c’est ce que j’ignore. Du reste, on ne s’étonnera pas, quelque considérables que soient les phénomènes thermométriques lorsqu’une lentille réunit à son foyer les rayons du Soleil, de trouver ses effets si petits quand on concentre au même foyer les rayons de la pleine Lune ; il suffit pour expliquer la différence de se rappeler que, d’après les expériences photométriques, la lumière de ces deux astres est au moins dans le rapport de 300 000 à 400 000 à 1. Il n’est donc nullement nécessaire de supposer, comme Macrobe, par exemple, que les rayons du Soleil perdent toute leur chaleur dans l’acte de leur réflexion à la surface de notre satellite.

Aux observations qui avaient prouvé, disait-on, que la lumière de la Lune concentrée aux foyers des plus grands miroirs ou des plus larges lentilles, ne produit aucun effet thermométrique appréciable, succédèrent des observations sur les décolorations que cette même lumière peut faire subir aux substances chimiques les plus sensibles à l’action du fluide lumineux ; elles donnèrent aussi un résultat négatif ; mais on alla au delà des conclusions que ces expériences légitimaient en affirmant que la Lune ne peut, par sa lumière, exercer absolument aucun genre d’influence sur les êtres animés. Le système nerveux est un instrument plus sensible dans bien des circonstances que les appareils les plus délicats dus à l’industrie des physiciens ; après avoir laissé votre œil se reposer dans l’obscurité, dirigez-le sur la pleine Lune, et votre pupille, c’est-à-dire l’ouverture qui existe au milieu de l’iris, se contractera considérablement, ainsi que vous pourrez le