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presque en contact avec le centre de son mouvement, elle paraîtrait s’en être éloignée en ascension droite d’une quantité qui, exprimée en temps, se monterait à plus de huit minutes, résultat tellement en désaccord avec tout ce que donnent les observations, qu’on peut vraiment le regarder comme une démonstration mathématique de la fausseté de l’hypothèse dont nous sommes partis, c’est à-dire de l’immobilité de la Terre.

Les astres mobiles, dans la supposition d’une vitesse successive de la lumière, devant être vus dans des positions fort éloignées de leurs positions réelles au moment où s’effectue la vision, il s’ensuit que deux astres inégalement éloignés et occupant des régions du ciel fort dissemblables, peuvent paraître en contact.

Au premier aspect on est disposé à déduire de ce résultat la conséquence qu’il ne doit pas y avoir une occultation proprement dite, immédiatement après le moment où Mars, Jupiter et Saturne paraissent en contact avec les étoiles plus orientales que ces planètes, mais ce serait là une erreur dont les commençants eux-mêmes s’apercevront facilement en remarquant que, vu les distances extrêmement considérables des étoiles par rapport à celles des planètes à la Terre, on peut regarder les rayons de lumière envoyés par une étoile comme étant parallèles entre eux.

La remarque que, par suite de la double supposition de l’immobilité de la Terre et d’une vitesse successive de la lumière, les astres ne se montreraient pas dans leurs positions réelles, se trouve imprimée pour la première fois, je crois, dans les Opuscules mathématiques de d’Alembert. Je lis en outre, dans le premier tome de l’Histoire