Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/456

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il résulte de là que l’interposition de quelques montagnes peut souvent empêcher le crépuscule lunaire de s’étendre aussi loin qu’il l’aurait fait sans cela.

Voyons s’il ne serait pas possible d’instituer des observations photométriques à l’aide desquelles on acquerrait quelques nouvelles lumières sur les propriétés de l’atmosphère lunaire. En supposant que cette atmosphère existe, elle doit projeter sur les ombres portées des corps opaques, une lumière diffuse moins intense au sommet des montagnes que dans les plaines ; observons l’ombre portée par un pic sur le plateau élevé qu’il domine, observons ensuite l’ombre portée par un semblable pic situé au niveau général de la Lune. L’ombre de ce dernier pic devra être plus éclaircie que celle du premier, puisqu’il y a un plus grand nombre de couches atmosphériques qui l’éclairent. Je ne crois pas que jamais personne ait songé à étudier la question à ce point de vue. Quant au degré de sensibilité de cette méthode, on peut la déterminer à l’aide d’une lunette prismatique.

Je ne dois pas oublier de faire remarquer que des partisans quand même de l’atmosphère lunaire ont soutenu que cette atmosphère était confinée dans les cavités et ne s’élevait pas jusqu’au niveau supérieur de la Lune ; dans cette hypothèse, l’égalité des durées calculées et observées des occultations d’étoiles ne prouverait rien contre l’existence d’une atmosphère en quelque sorte souterraine.

Pourrait-on maintenant justifier la supposition dont nous venons de parler, par les expériences desquelles il est résulté qu’il existe au-dessus d’une nappe de mercure