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les inclinaisons sous lesquelles les parois d’un cratère ou les flancs d’une montagne se présentent à des points de notre Terre peu éloignés les uns des autres, ont trop d’influence dans ce genre d’observations pour qu’on doive se fier aux résultats négatifs.

Ajoutons que MM. Beer et Maedler n’ont jamais aperçu à la surface de la Lune des changements analogues à ceux que Cassini, Schrœter, Gruithuysen avaient cru y remarquer ; suivant eux, ces observations ne sont qu’apparentes et tiennent à des différences dans l’éclairement des objets.


CHAPITRE XVI

échancrures et pitons


Bianchini, en regardant la Lune avec un télescope de Campani, de 38 mètres de foyer, vit le 16 août 1725 un phénomène singulier, très-propre à établir que les accidents qui se rencontrent parfois sur la Terre dans les pays de montagnes existent aussi sur la Lune.

Le fond de la tache cratériforme de Platon, paraissait presque complétement noir, garanti qu’il était des rayons du Soleil par le mur vertical qui forme son bord. Un point de ce fond situé près des limites du contour circulaire, du côté d’où venaient les rayons du Soleil, était éclairé fortement, et il en partait une lumière diffuse, une lumière plus faible, qui s’étendait jusqu’au bord opposé.

L’explication naturelle de cet effet consiste à supposer que la lumière solaire pénétrait dans la tache par une