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raient, si elles étaient seules, des dentelures très-considérables ; mais les montagnes un peu plus voisines du centre vont généralement se projeter dans les dentelures produites par les premières, en sorte que définitivement celles-ci doivent former sur le bord des saillies déterminées, non pas par leurs hauteurs absolues, mais par la différence entre cette hauteur et celle des montagnes du second rang.


CHAPITRE XV

la lune est-elle un monde dans lequel il ne survient de changements d’aucune sorte, un monde achevé, s’il est permis de s’exprimer ainsi ?


Pour prouver qu’il faut bien se garder de croire que la matière de la surface lunaire éprouve même actuellement des changements de forme, je rapporterai une observation d’Olbers.

Le 5 janvier 1794, Olbers vit dans la mer des Crises, entre Auzout et Picard, deux petits cratères qui ne figuraient pas dans les cartes de Schrœter. Il le manda à cet astronome. Or, il se trouva que ce jour, 5 janvier, Schrœter avait observé la même région de la Lune avec de très-puissants instruments sans remarquer les deux cratères. Le 6, quoique averti, il ne fut pas plus heureux ; le 17, même résultat négatif. Enfin, le 6 mars, le plus grand des deux se voyait parfaitement. (Trans., 1795, pages 154-155.)

N’avoir pas vu à une certaine époque, ne prouve point que l’objet n’existait pas ; le mode d’éclairement et même