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avec le prolongement du méridien immobile, sont ceux que l’astre nous a dardés au moment de son passage réel par ce plan. Le même raisonnement s’appliquerait à la partie occidentale de l’horizon, celle où l’astre se couche, ou à tout autre plan dans lequel il a pu être observé.

Ne retenons de tout ceci que ce fait, qu’un astre, quel qu’il soit, si la Terre est immobile et la sphère étoilée tournante, ne se voit dans l’horizon ou dans le méridien qu’à l’aide de rayons qu’il nous a dardés lorsqu’il était en réalité et non pas en apparence dans le prolongement de l’un ou de l’autre de ces plans.

Supposons maintenant que la vitesse de la lumière soit appréciable ; admettons de plus que la lumière d’un astre, d’une étoile, par exemple, emploie 6 heures à nous parvenir, ce sera 6 heures après son passage véritable par le méridien que nous l’observerons dans ce plan. Or, il y a des astres, ceux qui sont situés sur le plan de l’équateur, qui dans l’intervalle de 6 heures parcourent les 90 degrés compris entre l’horizon et le méridien. Un de ces astres, dans la supposition que nous avons faite, se lèverait en apparence, que déjà il serait dans le méridien, et il se coucherait en réalité lorsque en apparence il culminerait.

Si l’on supposait l’astre équatorial à une distance de la Terre telle que la lumière employât 12 heures à la parcourir, il ne paraîtrait se lever qu’au moment de son coucher réel. Admettez la distance plus grande encore, et l’astre se verra à l’horizon oriental ou à son lever longtemps après son coucher réel.

En suivant les mêmes raisonnements et supposant les