me permette auparavant de remarquer combien le résultat hasardé d’Herschel est en désaccord avec la tendance à l’extraordinaire, au gigantesque, dont on a prétendu, bien légèrement, faire le trait caractéristique de cet illustre astronome.
Dans la table hypsométrique que MM. Beer et Mædler ont donnée, sur 1 095 hauteurs mesurées, de montagnes de la Lune, il y en a six au-dessus de 5 800 mètres, et vingt-deux au-dessus de 4 800 mètres (4 813 est, comme nous l’avons vu (liv. xx, chap. xv, p. 214), la hauteur du mont Blanc au-dessus de la mer). Voici les élévations de quelques-unes des principales montagnes lunaires :
Dœrfel |
7 603 | mètres. |
Newton |
7 264 | — |
Casatus |
6 956 | — |
Curtius |
6 769 | — |
Calippus |
6 216 | — |
Tycho |
6 151 | — |
Huygens |
5 550 | — |
Newton, Casatus, Calippus, Tycho, sont des cratères annulaires. Les nombres que je viens de citer expriment les hauteurs de certains points de l’enceinte, au-dessus du niveau de la cavité intérieure. Rien ne dit que le niveau de ces cavités n’est pas fort au-dessous du niveau général de la Lune. Les hauteurs extraordinaires, placées en regard de ces noms, ne pourraient donc être comparées à celles de la Terre que sous des restrictions commandées par l’observation que je viens de faire. Je me hâte donc de remarquer que le pic de la chaîne des monts Dœrfel est situé près du pôle sud de notre satellite, et que sa hauteur a été rapportée aux plaines voisines ; que