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que le Lion de Némée vivait primitivement sur la Lune et qu’il tomba de cet astre sur la Terre, eut aussi ses partisans.

Cléarque, contemporain et disciple d’Aristote, disait, d’après le témoignage de Plutarque, que la Lune était « Le plus beau, le plus net mirouer en polissure unie et en lustre qui fût au monde ». Il prétendait aussi que « les images et figures de la grande mer océane apparaissaient en la Lune comme en un mirouer ». (Plutarque d’Amyot.)

Mais c’est assez nous appesantir sur de pareilles rêveries ; venons aux observations que Galilée fit le premier avec le secours des lunettes.

Dès l’année 1610, ce grand philosophe vit sur la Lune des phénomènes qui ne pouvaient être expliqués qu’en supposant qu’il existait sur cet astre des montagnes d’une très-grande hauteur et d’immenses cavités, la plupart circulaires, dont le fond était considérablement déprimé au-dessous de la surface générale de l’astre. Galilée ne se contenta pas de cet aperçu ; il appliqua les principes d’une sévère géométrie à la mesure de la hauteur des montagnes, et à celle de la profondeur des cavités. Ses résultats contrarièrent beaucoup les séides des principes professés par Aristote, mais des observations ultérieures n’ont fait que les confirmer.

Selon Galilée, les points lumineux détachés qu’on aperçoit sur la Lune sont quelquefois éloignés de la partie entièrement éclairée d’un vingtième du diamètre du disque ; cette évaluation d’un vingtième donne pour les montagnes lunaires une hauteur d’environ 8 800 mètres.

Hévélius, qui se consacra aux recherches sélénographi-