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nombre de minutes de temps dont il s’en faudrait pour que les observations fussent simultanées. Remarquons encore que si la base A B, ou la ligne droite joignant les stations, était plus grande ou plus petite que le rayon de la Terre, on pourrait, par une simple règle de proportion, ramener les résultats à cet état idéal.

La méthode indiquée pour trouver la valeur de l’angle en L n’est pas seulement un moyen de démonstration, c’est la méthode même à laquelle on a eu recours pour déterminer la parallaxe de notre satellite ; c’est en opérant ainsi en 1752 que Lalande et Lacaille, l’un placé à Berlin, l’autre au cap de Bonne-Espérance, obtinrent, par des mesures simultanées, la Valeur de l’angle en L.

Lorsque, en nous servant du même moyen d’observation, nous avons cherché la parallaxe du Soleil (liv. xx, ch. xxviii, p. 357), nous n’avons trouvé pour cette parallaxe que 8″,6 ; une seule seconde d’erreur sur le résultat amenait sur la distance du Soleil à la Terre une différence d’environ , c’est-à-dire de près de 5 millions de lieues. L’incertitude d’une seconde sur 57′ ne sera que ou 28 lieues environ.

Puisque le rayon de la Terre vu de la Lune, lorsqu’elle est à sa distance moyenne, est de 57′, le diamètre sera le double de ce nombre ou de 1° 54′ ; telle serait la grandeur apparente de notre globe s’il était transporté à la distance de la Lune ; mais à cette même distance le diamètre de notre satellite, comme nous l’apprennent les mesures micrométriques, sous-tend un angle de 32′.

À la même distance les diamètres réels sont comme les angles sous-tendus, du moins lorsque ces angles n’ont