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fallut donc sentir l’importance de la détermination de la distance de la Lune au Soleil en dehors des conjonctions et des oppositions pour arriver au résultat.

On doit aussi à l’auteur de l’Almageste les observations d’où l’on a déduit l’existence de l’équation annuelle.

Voulant expliquer l’inégalité dans le mouvement de la Lune, qui est la plus belle découverte de Ptolémée, Bouillaud l’attribuait à un déplacement du foyer de l’ellipse lunaire. De là le nom d’évection ou de déplacement que cette inégalité a conservé[1].

Quant à la découverte de la variation, on l’avait jusqu’à ces dernières années attribuée à Tycho-Brahé, mais M. Sédillot l’a trouvée constatée dans un manuscrit d’Aboul Wéfa, qui vivait 600 ans avant l’astronome d’Uranibourg.


CHAPITRE IV

phases de la lune


Le phénomène le plus curieux et le plus anciennement remarqué dans chaque mois lunaire, est celui des phases (fig.291).

Lorsque la Lune commence à se dégager, le soir, des rayons du Soleil, elle a la forme d’un croissant très-délié (A) dont la convexité est circulaire et se trouve tournée

  1. Cette perturbation du mouvement de la Lune fut appelée l’évection par Bouillaud. Les uns prétendent que dans la création de ce mot, l’astronome français avait en vue la dépendance de l’inégalité de la position de l’apogée ; d’autres ont cru qu’il la désignait ainsi parce que le calcul avait une plus grande précision lorsqu’on y avait égard.