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Le Père Hell, astronome allemand, alla au nom du roi de Danemark, observer à Wardhus, extrémité septentrionale de notre continent ; et Planman, Suédois, observa à Cajanebourg, dans la Finlande[1].

Les résultats comparés des deux observations faites dans des lieux éloignés, suffirent à la détermination de la parallaxe solaire. Voici les nombres obtenus par diverses combinaisons :

Taïti et Wardhus 
 8″,71
Taïti et Kola 
 8 ,55
Taïti et Cajanebourg 
 8 ,39
Taïti et baie d’Hudson 
 8 ,50
Taïti et Paris 
 8 ,78
Californie et Wardhus 
 8 ,62
Californie et Kola 
 8 ,39

La moyenne des observations faites au nord de l’équateur, comparées à celles de Taïti, donnent 8″,59, ce qui diffère peu du résultat auquel Lalande s’était arrêté par des calculs effectués peu de temps après que les observations venaient d’être faites.

M. Encke a calculé récemment la même parallaxe, en se servant de l’ensemble des observations et des longitudes et latitudes des stations données par la géographie perfectionnée. Cet astronome est parvenu ainsi à réhabi-

  1. Le Gentil s’était embarqué, en 1761, par ordre de l’Académie des sciences, pour observer le passage de cette année à Pondichéry. Par les hasards de la mer, il n’était pas encore arrivé lorsque ce passage s’effectua ; il prit alors la résolution héroïque d’attendre huit années afin d’observer dans la même ville le passage de 1769 ; mais comme pour montrer toute l’étendue du sacrifice fait par le célèbre académicien, un petit nuage cacha le Soleil tout juste le temps nécessaire pour empêcher de voir le phénomène.