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Notre vitesse tangentielle de translation autour du Soleil est d’environ 8 lieues par seconde (7 lieues 6 dixièmes). Si une comité d’une masse suffisante, en venant à la rencontre du globe, anéantissait d’un seul coup son mouvement, les corps qui se trouvent comme déposés à sa surface, tels que les êtres animés, nos voitures, nos meubles, nos machines, tous les objets, enfin, qui ne sont pas implantés directement ou indirectement dans le sol, s’élanceraient de leur place, avec la vitesse commune dont ils étaient primitivement doués : avec une vitesse de 8 lieues par seconde. Si je rappelle ici qu’un boulet de 24 n’a, même à sa sortie du canon, qu’une vitesse de 390 mètres par seconde, personne ne doutera qu’un choc de comète ne pût amener l’anéantissement instantané de tous les êtres animés qui peuplent la Terre.

Quant aux eaux de l’Océan, puisqu’elles sont mobiles, puisque rien ne les lie à la portion solide du globe, elles seraient aussi projetées en bloc. Cette effroyable masse liquide renverserait dans sa course impétueuse tous les obstacles qu’elle rencontrerait. Elle dépasserait les sommets des plus hautes montagnes, et dans ses mouvements de reflux elle ne produirait pas de moindres bouleversements. Le désordre que l’on remarque çà et là dans la disposition des couches superposées des différentes espèces de terrains, n’est, pour ainsi dire, qu’un accident microscopique, à côté de l’épouvantable chaos qui résulterait inévitablement d’un choc de comète assez puissant pour arrêter la Terre.

On n’a qu’à retrancher quelque chose de ces prodigieux effets, pour trouver ce qu’amènerait un choc qui,