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Cependant l’orage qu’amassaient à Rome contre Galilée les péripatéticiens, devenant de plus en plus menaçant, il résolut de se rendre dans la ville éternelle pour confondre ses ennemis. Il y trouva des préventions beaucoup plus vives qu’il ne l’avait supposé. Les moines, ses antagonistes, avaient circonvenu tous les cardinaux ; les démonstrations savantes et lucides de Galilée n’eurent enfin pour résultat que la publication d’un décret du saint-office par lequel les ouvrages de Copernic et du carme Fôscarini furent censurés et prohibés. Quant à lui, il n’échappa à une censure explicite que parce que les preuves qu’il donnait à l’appui du double mouvement de la Terre n’étaient pas publiées. Aussi, lorsque Galilée publia à Florence, en 1632, son célèbre ouvrage les Dialogues, dans lequel le double mouvement de la translation de la Terre autour du Soleil et de la rotation diurne se trouve défendu par des considérations astronomiques longuement déduites, il ne tarda pas à être dénoncé à Rome. Galilée, alors âgé de soixante-dix ans, malgré l’état très-précaire de sa santé, malgré une maladie contagieuse qui avait fait établir un cordon sanitaire sur les frontières de la Toscane, fut obligé de se rendre en 1637 dans la capitale du monde chrétien. Le 20 juin de cette année, les inquisiteurs rendirent leur sentence ; elle portait que l’auteur des Dialogues était condamné à la détention dans les prisons du saint-office, suivant le bon plaisir du pape : Urbain VIII portait alors la tiare. On dicta à l’illustre astronome une formule d’abjuration qu’il fut tenu de prononcer à genoux, et qui était conçue en ces termes, que j’emprunte à l’Histoire de l’Astronomie de Delambre :