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dans son beau livre des Révolutions célestes, imprimé à Nurenberg en 1543. Dans les brillantes leçons qu’il professa à l’Université de Padoue, Galilée soutint le système de Copernic. Ces leçons donnèrent lieu à une vive polémique de la part des péripatéticiens, partisans du système de Ptolémée, et ce qui était bien plus dangereux pour l’illustre professeur, de la part des théologiens qui prétendaient que la doctrine du chanoine de Thorn était contraire aux Saintes Écritures.

Les adversaires de Galilée, aussi ignorants que superstitieux, ne cessaient de répéter le Terra in œternum stat de l’Écriture, et le passage que j’ai apprécié dans le chapitre précédent et où il est dit que Josué commanda au Soleil de s’arrêter.

En réponse à ses ennemis, Galilée écrivit en 1615 une lettre à la grande-duchesse Christine de Toscane, dans laquelle, prenant la question au point de vue théologique, il s’efforçait de prouver que la Bible avait jusque-là été mal interprétée. Cette prétention d’un savant non engagé dans les ordres religieux à expliquer les Saintes Écritures, excita à Rome une grande rumeur, et fut considérée comme l’empiétement le plus dangereux sur les prérogatives de l’Église.

Dans la même année 1615, le moine carme napolitain Foscarini publia une dissertation où il chercha à concilier le sens littéral des passages de l’Écriture avec le système de Copernic, en faisant remarquer que la Bible, que la Genèse ne sont pas des ouvrages de science, et que pour être compris il fallait bien se conformer en apparence aux idées et aux préjugés de la multitude.