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stade qui aurait été la cent millième partie de la distance du pôle à l’équateur ; ce stade serait l’étalon prototype des mesures linéaires de l’Asie. Il formerait à peu près la coudée dont les Égyptiens se servaient au temps de Sésostris, et les modules des anciens Perses et des Chaldéens s’en déduiraient par des rapports simples. Mais il est bien difficile de dire aujourd’hui sur quoi portaient les conjectures des mathématiciens dont parle Aristote, et l’on n’a aucune donnée positive sur la valeur réelle de ce stade, et par conséquent sur la grandeur réelle attribuée jadis à la Terre.

Ératosthène, qui vivait sous le règne des Ptolémée, paraît être le premier qui ait compris qu’il fallait comparer le déplacement que le zénith subit en passant d’un lieu à un autre avec la distance mesurée à la surface de la Terre entre les parallèles de ces deux lieux. Il fit ainsi une première approximation de la valeur du degré le long du Nil, entre Syène et Alexandrie. Mais il n’avait mesuré avec une suffisante exactitude ni l’arc céleste ni l’arc terrestre qui séparaient les deux stations. Posidonius et Ptolémée n’obtinrent pas pour les mêmes mesures des résultats meilleurs. Les procédés employés d’après l’ordre d’Almamoun, prince arabe, ne pouvaient pas conduire à plus d’exactitude. Au xviie siècle seulement, Fernel pour la distance comprise entre Paris et Amiens, Snellius pour celle comprise entre Alcmaer et Berg-op-Zoom, et Norwood en Angleterre, cherchèrent à obtenir avec quelque soin les longueurs terrestres. Mais Picard seul commença à donner aux méthodes employées pour la mesure du degré de France la rigueur nécessaire pour