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La théorie seule ayant conduit l’immortel auteur de la Mécanique céleste à la formule qui exprime la hauteur d’un lieu en fonction de la hauteur du baromètre, il est évident que cette formule doit contenir un coefficient que l’expérience seule peut indiquer, et qui dépend de la nature du liquide employé pour construire le baromètre. Ce coefficient a été déterminé par deux méthodes distinctes. Dans la première qui est la plus directe, et dont Halley fit usage pour la formule incomplète qu’il donna, on déduit le coefficient du rapport du poids de l’air à celui du mercure. La seconde, que Bouguer employa le premier, consiste à égaler l’expression analytique d’une hauteur donnée par la formule à cette même hauteur mesurée géométriquement et à tirer de cette équation la valeur du coefficient inconnu. C’est par cette méthode que Deluc, Shuckburgh et Roi trouvèrent les coefficients de leurs diverses formules, et c’est d’un semblable moyen appliqué aux observations du pic du midi, que Ramond a déduit le coefficient adopté par Laplace et dont la valeur diffère très-peu de celle que donnent les expériences les plus récentes sur les pesanteurs spécifiques du mercure et de l’air. Daubuisson a profité, pendant son voyage dans les Alpes, de la situation avantageuse du mont Grégorio pour soumettre ce coefficient à une nouvelle épreuve, et de ses recherches il faut conclure que les petites erreurs dont peut être affecté ce coefficient sont au-dessous de celles que les modifications atmosphériques, dont on ne sait pas encore calculer l’influence, apportent dans les résultats des observations même les plus précises.