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sacrifier aucun des précieux avantages que l’instrument de Gay-Lussac possède. Il lui a suffi, pour cela, de former dans le grand tube une cloison vitreuse du centre de laquelle descend perpendiculairement un tube capillaire, d’une certaine longueur, par lequel le mercure doit nécessairement passer, tant dans les mouvements ascensionnels que dans les mouvements contraires. S’il entre alors une bulle d’air, comme elle suit les parois du grand tube, elle est arrêtée par la cloison et ne nuit pas à l’observation. Dès qu’on renverse l’instrument, la bulle s’échappe d’elle-même.

L’artifice dont nous venons de rendre compte fait disparaître le principal inconvénient qui se présentait dans l’usage des baromètres de Gay-Lussac, sans rien ajouter à leur fragilité. Il n’a pas dû empêcher les météorologistes de continuer à désigner ces instruments par le nom de leur véritable inventeur, puisque les modifications proposées ne changent pas les caractères qui les distinguent de tous les baromètres connus.

Il est maintenant bien établi, à l’aide d’observations faites avec des baromètres placés à bord des navires, qu’il existe dans la vaste étendue de l’Océan, d’immenses régions où la pression atmosphérique est inférieure à ce qu’on trouve dans les régions environnantes. Si de telles différences, qui certainement exercent une grande influence sur les courants pélagiques, ne peuvent être révoquées en doute, on ne saurait, à cause du peu d’exactitude des instruments employés, en assigner exactement la valeur. On est plus pauvre encore à ce sujet en ce qui concerne l’intérieur des continents : un voyageur,