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commencé à fumer depuis 1796. Le Paramo de Ruiz a été le théâtre d’une éruption en 1828. Le Rio-Fragua rejette constamment des vapeurs. Le Solara et le Purace, au sud-est et à l’est de Popayan, sur la chaîne intermédiaire des Andes située entre les deux grands fleuves Rio Magdalena et Rio Cauca, brûlent sans interruption.

Les volcans de l’Azufral, de Tuquères, de Cumbal et de Chiles, qui forment le groupe volcanique de la province de los Pastos, rejettent constamment soit des vapeurs sulfureuses, soit de la fumée.

Le volcan de Pasto est complétement séparé des Cordillères. Sa liaison avec les volcans de la province de Quito s’est manifestée en 1797 d’une manière frappante. Une épaisse colonne de fumée existait, depuis le mois de novembre 1796, au-dessus du volcan de Pasto, et on la voyait de la ville du même nom ; au grand étonnement de tous les habitants de cette ville, la fumée disparut tout à coup le 4 février 1797. C’était précisément l’instant où, 65 lieues plus au sud, la ville de Riobamba, près de Tunguragua, était renversée par un épouvantable tremblement de terre.

Le Pichincha présente quatre sommets qui de loin affectent la forme de cônes, de tours et de châteaux forts ; l’un d’eux, le Rucu-Pichincha, c’est-à-dire l’Ancien, le Père, a été en 1553, 1559, 1560, 1566, 1577, 1580 et 1660 le théâtre d’éruptions si considérables que la cendre en tombant plongea durant des jours entiers la ville de Quito dans une obscurité profonde. Quoique presque deux siècles se soient écoulés depuis la dernière éruption, le volcan est loin d’être éteint. Mes deux illustres amis,