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en l’air, employaient à retomber à terre, suivant les observations de M. Cologuan, de 12 à 15 secondes. Ténériffe n’avait point vu d’éruption depuis quatre-vingt douze ans, quand celle de 1798 commença subitement le 9 juin.

D’immenses torrents de lave se répandirent dans l’île de Palma, distante du Pic de 25 lieues, par des bouches volcaniques qui se formèrent en 1558, 1646 et 1677. L’île de Lancerote fut également bouleversée par une éruption en 1730.

L’île de Fusgo est vraisemblablement le seul volcan ou du moins le volcan principal du groupe des îles du Cap-Vert. Cette île fort petite se voit cependant de trèsloin, à cause de la grande hauteur à laquelle elle s’élève. On ne sait pas bien l’histoire des éruptions de cette bouche volcanique, qui, suivant le récit de Roberts, vomissait des torrents de lave en 1721.

Il y a peu de volcans qui soient dans une plus grande activité que celui de l’île Bourbon. L’éruption du 27 février 1821 donna lieu à trois courants de lave qui s’ouvrirent un passage dans le haut de la montagne, un peu au-dessous du véritable cratère. L’un de ces courants n’atteignit la mer que le 9 mars. Quelque temps après l’explosion, il tomba sur un grand nombre de points de l’île une pluie composée de cendres noirâtres et de longs fils de verre flexibles semblables à des cheveux couleur d’or. On a regardé ce dernier phénomène, qui fut principalement remarqué en 1766, comme étant particulier au volcan de Bourbon ; mais Hamilton dit avoir trouvé de semblables filaments vitreux mêlés aux cendres dont