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D’autres observations et d’autres calculs donnent pour les flancs immergés de l’île nouvelle des pentes qui diminuent rapidement à mesure qu’on s’éloigne du rivage. Je laisse à ceux qui ont étudié le plus attentivement la configuration du globe, à décider si des terrains meubles inconsistants, battus sans cesse par les flots de la mer ; si des cendres et de petites pierres, en supposant que l’île Julia en eût été formée, auraient pu se maintenir des mois entiers sous des inclinaisons aussi considérables.

Quelques nombres mettront, au surplus, tout le monde en état de bien apprécier les remarques qu’on vient de lire. L’inclinaison par rapport à une ligne horizontale des parois du cône du Vésuve, d’après M. Élie de Beaumont, est de 33° ; celle des parois du cône supérieur de l’Etna de 32 à 33°. Sur la même montagne, l’inclinaison des talus les plus rapides de scories est de 37°. Le talus suivant lequel se disposent le sable fin bien sec et le grès pulvérisé, forme avec la ligne horizontale, d’après l’architecte Rondelet, un angle de 34°,5. Pour la terre ordinaire bien sèche et bien pulvérisée, l’angle du talus naturel, suivant le même architecte, est de 46°,8 ; en humectant la terre, il trouva, pour la moyenne de différentes expériences, 50°.

J’ajouterai enfin que d’ailleurs les cendres et les scories incohérentes furent balayées par la mer ; au mois de décembre 1831, il ne restait plus à la place de l’île Julia qu’un banc couvert de 3 mètres d’eau ; on n’y observe rien de volcanique ; c’est le fond rocheux de la mer qui s’est simplement soulevé.

Je viens de rappeler des observations qui montrent