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aurait monté graduellement. C’est précisément l’inverse qui eut lieu : la diminution de température observée par Davy, le 5 août, en marchant vers l’îlot fut de 5°,6 centigrades.

John Davy, frappé de cette grande diminution, crut devoir l’attribuer à la poussière flottante dont la mer était couverte le 5 août. Suivant lui, la poussière projetée en colonne verticale par le cratère devait avoir, en tombant sur l’eau, la basse température qu’elle avait été puiser dans les couches atmosphériques élevées. Cette explication semble prêter à deux objections sérieuses : on ne voit pas d’abord pourquoi chaque parcelle de poussière n’aurait pas repris, en traversant les couches atmosphériques de haut en bas, toute la chaleur qu’elle y aurait laissée en montant ; il faut remarquer ensuite que la hauteur totale de la colonne n’était pas de 122 mètres, ce qui, d’après la loi du décroissement de la température atmosphérique que nous déterminerons en traitant des climats, ne correspondrait guère qu’à deux tiers de degré centigrade.

Les 5°,6 de refroidissement observés par Davy, surpassent de beaucoup tout ce qu’on a trouvé jusqu’ici en approchant des îles ou des hauts-fonds de la Méditerranée, et même des îles ou des hauts-fonds de l’Océan. Il ne suffit donc pas d’avoir éliminé l’hypothèse qui eût entraîné une augmentation de température : il reste à expliquer comment l’influence frigorifique de l’îlot a été aussi grande.

Eh bien, on n’a qu’à supposer que l’île se forma d’abord par voie de soulèvement ; que les flancs de sa partie im-