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ment, ne me semblent susceptibles d’aucune objection.

Le 18 et le 22 mai 1707, on ressent de légères secousses de tremblement de terre à Santorin.

Le 23, au lever du Soleil, on aperçoit entre les deux îlots nommés le grand et le petit Rameni, un objet qu’on prend pour la carcasse d’un vaisseau naufragé. Des matelots se rendent sur les lieux, et au retour rapportent, au grand étonnement de toute la population, qu’un rocher est sorti des flots. Dans cette région, la mer avait auparavant de 130 à 160 mètres de profondeur.

Le 24, beaucoup de personnes visitent l’île nouvelle, y débarquent et ramassent sur sa surface de grandes huîtres qui n’avaient pas cessé d’adhérer au rocher. L’île montait à vue d’œil.

Depuis le 23 mai jusqu’au 13 ou 14 juin, l’île augmenta graduellement d’étendue et d’élévation, sans secousses et sans bruit. Le 13 juin, elle pouvait avoir 1 kilomètre de tour, et 7 à 8 mètres de hauteur. Jamais il n’en sortit ni flamme ni fumée.

Depuis le moment de la sortie de l’île, l’eau avait été trouble près de ses rives ; le 15 juin elle devint presque bouillante.

Le 16, dix-sept ou dix-huit roches noires sortent de la mer entre l’île nouvelle et le petit Kameni.

Le 17, ces roches ont considérablement augmenté de hauteur.

Le 18, il s’en élève de la fumée, et l’on entend pour la première fois de grands mugissements souterrains.

Le 19, toutes les roches noires sont unies et forment une île continue, mais totalement distincte de la première.