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environnantes. Le plus grand de ces six monticules est un véritable volcan, le volcan de Jorullo, vomissant des laves basaltiques.

On voit que les phénomènes volcaniques les plus évidents, les mieux caractérisés, accompagnèrent la catastrophe de Jorullo ; qu’ils en ont été peut-être la cause ; mais tout cela n’empêche pas qu’une plaine étendue, ancienne, parfaitement consolidée, dans laquelle on cultivait la canne à sucre et l’indigo, n’ait été de nos jours, comme il fallait l’établir, subitement transportée fort au-dessus de son niveau primitif. La sortie des matières enflammées, la formation des hornitos et du volcan de Jorullo, loin d’avoir contribué à produire cet effet, ont dû au contraire l’amoindrir ; car toutes ces ouvertures agissant comme des soupapes de sûreté, auront permis à la cause soulevant de se dissiper, soit qu’elle fût un gaz ou une vapeur. Si le terrain avait mieux résisté ; s’il n’eût cédé en tant de points, la plaine de Jorullo, au lieu de devenir une simple colline de 160 mètres de hauteur, aurait peut-être acquis le relief de telle sommité voisine des Cordillères.

Les circonstances qui accompagnèrent la formation d’une île nouvelle, près de Santorin, dans l’archipel grec, en 1707, me semblent propres à prouver aussi que les feux souterrains ne contribuent pas seulement à élever les montagnes à l’aide des déjections fournies par les cratères des volcans, mais qu’ils soulèvent aussi quelquefois l’écorce déjà consolidée du globe. L’extrait que je vais donner ici des relations publiées dans le temps par Bourguignon et par le père Gorée, témoins l’un et l’autre de l’événe-