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CHAPITRE X

de l’action des courants aqueux sur la constitution de la surface de la terre


La théorie des soulèvements n’a pas empêché les géologues de recourir à l’action d’immenses courants aqueux produits par des comètes ou de toute autre manière, pour rendre compte de quelques similitudes de forme que présentent les terres australes.

Ces terres sont toutes terminées en pointe (le cap Froward, le cap de Bonne-Espérance, le cap Wilson, le cap Comorin). Au sud, sud-est ou est de tous ces caps, il existe une ou plusieurs îles (en Amérique, la Terre de Feu, la Terre des États, les îles Malouines ; en Afrique, les îles de France, de Bourbon, de Madagascar ; à la nouvelle Hollande, la Terre de Van Diemen, la nouvelle Zélande ; à la presqu’île de l’Inde, Ceylan). En poussant la comparaison plus loin, nous trouverons sur tous ces continents un enfoncement plus ou moins profond, un grand golfe situé sur la côte occidentale, à quelque distance de son extrémité sud. En Amérique, le golfe dont la ville péruvienne d’Arica occupe le centre ; en Afrique, le golfe de Guinée ; à la nouvelle Hollande, l’immense enfoncement que la Terre de Nuyts borne au Nord ; dans l’Inde, enfin, la sinuosité qui reçoit l’Indus.

Cette identité de conformation est sans aucun doute très-digne de remarque ; mais on se montrerait bien peu difficile si l’on croyait que, pour l’expliquer, il suffit de dire qu’elle a été l’effet d’un immense flot venant du sud-ouest.