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tion nuit à l’exactitude des mesures, et rend même ces mesures impossibles lorsque les astres qu’on observe sont peu lumineux. J’ai proposé de vaincre la difficulté de l’éclairage des fils en les rendant eux-mêmes plus ou moins lumineux à l’aide de l’électricité produite par une pile voltaïque ; je suis convaincu qu’on arrivera à faire disparaître les inconvénients que cette application nouvelle a présentés dans les premiers essais.

Dans tous les micromètres à fils, il est très-difficile d’exprimer les effets de l’inflexion que la lumière peut éprouver dans le voisinage des fils ; la moindre altération dans la situation et dans la quantité de la lumière qui éclaire le champ, change le zéro ; il est rare de trouver des vis exemptes de ce que les artistes appellent des temps perdus, c’est-à-dire des vis dont les filets sont partout également espacés ; la fixation du point zéro et de la valeur des parties de l’échelle est sujette à maintes difficultés. Pour toutes ces raisons, un bon instrument de ce genre doit avoir un prix très-élevé, et il ne peut être placé qu’en des mains très-habiles. On sentira combien un micromètre fondé sur d’autres principes, et qui serait exempt de la totalité, ou même seulement d’une partie des défauts que je viens de signaler, serait utile, et pourrait contribuer aux progrès de l’astronomie.

C’est à Bouguer que les observateurs doivent l’invention d’un micromètre fondé sur des principes tout nouveaux. Cet habile physicien imagina de placer à côté l’un de l’autre et à l’extrémité d’un seul tuyau deux objectifs de foyer égal et qui correspondaient à un même oculaire. Par là on obtient deux images qui peu-