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Malvasia donna dans ses Éphémérides la description d’un micromètre qui était composé de plusieurs fils d’argent déliés et perpendiculaires les uns aux autres. Par là, le champ de l’instrument se trouvait partagé en plusieurs espaces rectangulaires dont les dimensions en minutes et secondes étaient déterminées par le temps qu’une étoile connue employait à les parcourir. Cet appareil ne diffère de ceux qu’on adapte maintenant aux lunettes méridiennes et aux cercles muraux qu’en ce que les fils doivent y être très-rapprochés. Il ne paraît pas qu’à l’origine il ait obtenu beaucoup de crédit, sans doute à cause de la nécessité dans laquelle on se trouve, lorsque l’astre qu’on mesure n’est pas exactement compris entre deux fils, d’estimer la différence ; à en juger cependant par le parti que Mayer a tiré de cette méthode dans son beau travail sur la libration de la Lune, cette évaluation peut se faire assez exactement, surtout lorsque les repères consécutifs comprennent entre eux de petits angles.

En 1666, Auzout et Picard imaginèrent de substituer à la multitude de fils fixes dont se composait l’appareil que nous venons de décrire, deux fils dont l’un était attaché au corps de la lunette, tandis que l’autre pouvait se mouvoir parallèlement à lui-même à l’aide d’une vis. Ce changement capital a été généralement adopté, parce que le micromètre ainsi disposé se prête avec une facilité égale à la mesure de toutes sortes d’angles, et dispense l’observateur d’une estime plus désagréable encore par le doute qu’elle laisse toujours dans l’esprit que par les inexactitudes qu’elle peut entraîner. Du reste, l’emploi d’une vis comme moyen de mesure présentait