Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/586

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE XI

que doit-on penser du satellite de vénus ?


Vénus est aussi grande ou presque aussi grande que la Terre ; la Terre a un satellite, donc Vénus doit aussi avoir un satellite. Telle est la conséquence à laquelle ont conduit certains systèmes cosmogoniques et des considérations empruntées aux causes finales. Examinons maintenant les faits.

Le 28 août 1686, à 4h 15m du matin, Dominique Cassini vit près de Vénus, à 3/5es de son diamètre vers l’orient, une lumière faible et informe, qui avait une phase semblable à celle de la planète. Le diamètre du phénomène égalait le quart de celui de Vénus. L’observateur le vit pendant un quart d’heure ; il se servait d’une lunette de 10 mètres. La lumière du jour le fit disparaître.

Cassini avait fait une observation analogue, le 25 janvier 1672. Depuis 6h 52m du matin jusqu’à 7h 2m, le petit astre était en croissant, comme Vénus, et éloigné de la corne australe d’une quantité égale au diamètre de Vénus du côté de l’occident ; le 3 septembre, le petit astre ne se voyait plus.

Short, également connu comme constructeur de télescopes et comme astronome, fit en Angleterre les observations suivantes sur le même sujet :

Le 23 octobre 1740, un télescope ayant 5 mètres de foyer montre une petite étoile près de la planète.

Un autre télescope, d’une semblable distance focale, grossissant de 50 à 60 fois, fit voir le même astre. Un