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même façon que la portion de la Lune vue à l’aide de la lumière réfléchie par la Terre. »

Ainsi Mayer vit le phénomène révoqué en doute par diverses personnes au moment du passage au méridien, et à l’aide d’une lunette de force très-médiocre.

En 1806, dans l’espace de trois semaines, Harding vit trois fois le disque entier de Vénus à des époques où par l’éclairement ordinaire il aurait dû n’en apercevoir qu’une très-petite partie. Le 24 janvier 1806, à nuit close, la lumière exceptionnelle se distinguait de celle du ciel par une teinte gris cendré très-faible, et dont le contour parfaitement terminé paraissait avoir un moindre diamètre que la partie directement éclairée par le Soleil. Le 28 février, la lumière de la région obscure, vue dans une faible lueur crépusculaire, semblait un tant soit peu rougeâtre. Le 14 mars, dans un crépuscule sensiblement plus fort, Harding fit une observation analogue.

Le 11 février, sans avoir eu connaissance des observations du professeur de Gœttingue, Schrœter aperçut aussi à Lilienthal la partie obscure de Vénus que dessinait dans le ciel une lueur terne et mate. Postérieurement, Gruithuisen de Munich fit une observation analogue à celle de son collègue de Lilienthal, le 8 juin 1825, à quatre heures du matin.

Il n’y a pas dans l’ensemble de ces observations les éléments nécessaires pour décider à quoi il faut attribuer les apparitions inusitées de la portion de Vénus non éclairée par le Soleil. Olbers, dans son Mémoire sur la transparence du firmament, adopte l’opinion que la lumière qui nous fait voir la partie obscure de Vénus pro-