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astronomique de Derham, dont la traduction française faite sur la troisième édition parut en 1729, le passage que je vais transcrire :

« Lorsque la planète (Vénus) paraît décidément sous la forme d’une faux, on peut voir la partie obscure de son globe, à l’aide d’une lumière d’une couleur terne et un peu rougeâtre. »

Le chanoine de Windsor ajoute, en réponse à des doutes qu’un de ses amis, astronome habile, lui avait manifestés :

« Je me souviens distinctement qu’ayant regardé Vénus il y a quelques années, pendant qu’elle était dans son périgée et qu’elle avait ses plus grandes cornes, je vis la partie obscure de son globe, de même que nous apercevons celle de la Lune par la lumière cendrée, peu de temps après sa conjonction. Imaginant que dans la future éclipse totale de Soleil on pourrait remarquer la même chose, je priai un observateur placé près de moi, et qui avait à sa disposition une excellente lunette, de porter son attention sur le phénomène indiqué, et je reçus de lui l’assurance qu’il l’avait vu très-distinctement, »

Dans l’ordre des dates, la seconde observation de la partie obscure de Vénus appartient à André Mayer. Elle est consignée dans l’ouvrage intitulé : Observationes Veneris Gryphiswaldenses, publié en 1762. On y lit, page 19 : « 1759, 20 octobre, temps vrai 0h 44m 48s, passage au méridien de la corne inférieure, déclinaison australe, 21° 31′. La partie lumineuse de Vénus était très-mince, cependant le disque entier apparut de la