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CHAPITRE VII

montagnes de vénus


Je citerai, par ordre de date, les observations d’où l’on a pu déduire que la planète Vénus est couverte de très-hautes montagnes.

Les historiens de l’astronomie ont laissé dans l’oubli deux de ces anciennes observations sans aucun motif plausible.

En 1700, dans le mois d’août, La Hire observant Vénus de jour près de sa conjonction inférieure, aperçut sur la partie intérieure du croissant des inégalités qui ne pouvaient être produites que par des montagnes plus hautes que celles de la Lune.

La lunette dont La Hire se servait avait 5m,20 de distance focale et grossissait 90 fois.

Voici un passage extrait de la Théologie astronomique de Derharn : « En regardant Vénus avec les verres de M. Huygens (télescope de 30m) j’ai cru voir des sinuosités et des inégalités sur la partie concave de son bord éclairé, telles que nous en apercevons dans la nouvelle Lune. »

Schrœter portant son attention sur la partie du croissant très-voisine des cornes, les vit quelquefois tronquées ; il y a plus, le 28 décembre 1789, le 31 janvier 1790 et le 27 février 1793, il aperçut près de la corne méridionale, comme cela serait arrivé en observant la Lune, un point lumineux tout à fait isolé, c’est-à-dire séparé par un espace obscur du reste du croissant.