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à Dominique Cassini de constater le mouvement de rotation de Vénus aussi clairement que les mouvements de rotation de Mars et de Jupiter. En admettant que le déplacement des taches, qui paraissait s’opérer du midi au septentrion, était l’effet, non d’un mouvement de libration, mais bien d’un mouvement de révolution de la planète, il trouva qu’en 23 heures ces taches revenaient occuper les mêmes points du disque.

Bianchini paraît avoir été, en 1726, plus favorisé que Cassini, soit par la pureté accidentelle du ciel ou par la puissance de sa lunette, soit à raison d’autres circonstances inconnues. Cet observateur aperçut, vers le milieu de la planète, sept taches qu’il appela des mers communiquant entre elles par des détroits et offrant huit promontoires distincts. Il en dessina les figures et leur assigna le nom d’un roi de Portugal, son bienfaiteur, et les noms des navigateurs les plus célèbres par leurs voyages. Les noms de Galilée et de D. Cassini, de l’Académie des Sciences et de l’Institut de Bologne, s’y trouvent aussi exceptionnellement. La figure 225 (p. 522) représente le planisphère des taches de Vénus tel que l’a dessiné Bianchini.

De ses observations de 1726 et 1727, Bianchini conclut une période de 24 jours 8 heures pour le temps de la révolution de la planète sur son centre.

Jacques Cassini, en discutant les observations de son père, en tira une période de rotation de 23h 15m et se montra quelque peu partial ; il essaya de démontrer que Bianchini, dont les observations étaient séparées par d’assez grands intervalles, avait pu se tromper en prenant