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couchée sur le plan de l’écliptique, mais qu’elle fait avec celui-ci un angle d’environ 7°. Cette circonstance sert à expliquer pourquoi il y a un très-petit nombre de conjonctions inférieures, pendant lesquelles la planète se projette sur le Soleil.

Les passages de Mercure sur le Soleil ont été d’une grande utilité quand on a voulu calculer son orbite avec une grande approximation. Ils donnent, en effet, des observations précises, faites dans les meilleures conditions d’exactitude, complétement authentiques, et que beaucoup d’astronomes, situés dans des lieux très-éloignés, concourent à rendre extrêmement utiles pour les progrès de la science.

Le médecin et astronome arabe Averrhoès, au XIIe siècle, crut avoir aperçu Mercure sur le Soleil, mais la planète ne sous-tend qu’un angle de 12″ dans sa conjonction inférieure ; or, un objet rond et obscur de 12″, lors même qu’il se projette sur le Soleil, n’est pas visible à l’œil nu ; il est donc très-probable que l’observateur arabe n’avait vu qu’une tache solaire. Nous dirons la même chose des observations de Scaliger et de celles que fit Kepler le 28 mai 1607. Le premier qui ait incontestablement aperçu Mercure sur le Soleil, est notre compatriote Gassendi, professeur au collége de France et chanoine de l’église paroissiale de Digne.

Le 7 novembre 1631, ce savant étant à Paris observa Mercure sur l’image solaire projetée sur une feuille de papier blanc, dans une chambre obscure, suivant le procédé mis en usage par Scheiner pour suivre les taches du Soleil.

Plein d’enthousiasme d’avoir enfin réussi dans une pa-