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l’auteur eût pu se dispenser de lui attribuer des difficultés imaginaires. Lorsque les perturbations ont été complétement développées, et qu’on peut disposer d’un nombre suffisant d’observations, il n’est guère plus malaisé de faire des tables de Mercure que de toute autre planète.

Les équations de condition introduites par Mayer dans ce genre de recherches, ne pourraient manquer de conduire à peu près au même résultat, quel que fût le calculateur. Si Lalande était toujours obligé de revenir à la charge pour rectifier ses tables, c’est qu’il corrigeait un à un et arbitrairement les éléments d’où pouvait dépendre la différence entre l’observation et la théorie.

Ce n’était donc pas le cas de rappeler, sans lui assigner très-explicitement son véritable sens, l’opinion de Moestlin qui, « s’il eût connu, disait-il, quelqu’un s’occupant de Mercure, se serait cru obligé de lui conseiller charitablement de mieux employer son temps. »

Ce découragement du maître de Kepler était très-fondé à une époque où la planète n’avait été observée et ne pouvait l’être que dans un petit nombre de positions particulières, peu propres à faire connaître toutes les circonstances de sa marche.

Au reste, je ne dois pas priver mes collaborateurs des éloges justement mérités que M. Le Verrier leur adressait à l’époque de la publication de son intéressant Mémoire :

« Grâce au zèle et à l’habileté persévérante de ses astronomes, dit M. Le Verrier, l’Observatoire de Paris possède un plus grand nombre d’observations de Mercure qu’aucun autre de l’Europe. Dans ces dernières années, depuis