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dans la lumière crépusculaire où il disparaît, du moins pour un observateur dépourvu de lunette.

Si quelques jours après on porte ses regards vers le point de l’horizon où le Soleil doit se lever, on aperçoit un astre ayant un mouvement rétrograde ou dirigé de l’orient à l’occident, qui de jour en jour s’éloigne davantage du Soleil jusqu’au moment où il en est distant de 23° ; alors le mouvement, relativement aux étoiles, s’arrête ; après une courte station, l’astre reprend une marche dirigée de l’occident à l’orient et disparaît quelque temps après dans la clarté qui constitue l’aurore.

La durée d’une oscillation apparente complète de Mercure par rapport au Soleil, c’est-à-dire le temps qu’il emploie pour aller de sa plus grande digression orientale à sa plus grande digression occidentale et revenir ensuite à sa première position, varie de 106 à 130 jours.

Mercure parcourt successivement les diverses constellations zodiacales à peu près en une année, comme le montrent les figures 166 et 167 (p. 208). On voit aussi dans ces figures et dans la figure 174 (p. 234) que les vitesses par rapport aux étoiles sont très-inégales, que plus souvent directes, elles sont parfois rétrogrades, et que la durée des rétrogradations est d’environ 23 jours.

Supposons que l’observateur se serve d’une lunette armée d’un fort grossissement et qu’il regarde la planète lorsque le soir elle commence à se dégager des rayons du Soleil, sa forme lui semblera alors être un cercle à peu près parfait (A, fig. 218). À mesure qu’elle s’écarte du Soleil, la partie occidentale conserve sa forme circulaire, tandis que la région orientale devient elliptique (B). Il