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CHAPITRE XXXVIII

de l’habitabilité des comètes


Après l’examen détaillé auquel nous venons de nous livrer dans le chapitre précédent, des limites entre lesquelles peuvent osciller les températures des corps célestes dont les distances au Soleil sont très-variables, on concevra que quelques philosophes aient admis que les comètes sont habitées. Pour prévenir les difficultés qu’on aurait pu puiser, quant aux facultés respiratoires, dans les énormes changements de volume que les nébulosités cométaires éprouvent ; pour montrer que nos poumons sont susceptibles de s’accommoder à des atmosphères de densités très-dissemblables, ces philosophes ont cité Halley, qui, enfermé au centre d’une cloche de plongeur, respirait librement à une profondeur de 10 brasses (16 mètres). Ajoutons que Gay-Lussac, dans son mémorable voyage aérostatique du 16 septembre 1804, ne s’arrêta qu’à une hauteur où le baromètre marquait 329 millimètres et le thermomètre 9° au-dessous de zéro ; l’illustre physicien était alors à une hauteur de 7 010 mètres au-dessus de la mer. Dans leur périlleuse ascension du 27 juillet 1850, MM. Barral et Bixio, partis à quatre heures du soir de l’Observatoire de Paris par une température de 17° au-dessus de zéro, séjournèrent trois quarts d’heure plus tard, durant près de vingt minutes, dans une couche d’air située à 7 049 mètres au-dessus de la mer, dont la température était de 40° au dessous de zéro, et où le baromètre était descendu à