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Nous avons déjà dit qu’on a admis que cette comète fait sa révolution entière en 575 ans (chap. xvii, p. 348, et chap. xxxiii, p. 447). Donc, d’après les lois de Kepler, le grand axe de l’ellipse qu’elle parcourt doit être 138 fois plus grand que la distance moyenne de la Terre au Soleil, ou, si l’on veut, plus exactement, en représentant cette distance par 1 000, l’ellipse aura un grand axe de 138 296, avec une distance périhélie de 6 seulement.

La comète arriva à son périhélie le 17 décembre 1680. On sait que la chaleur communiquée par le Soleil varie comme la densité de ses rayons ; que cette densité diminue quand la distance s’accroît, non pas proportionnellement à la simple distance, mais proportionnellement à son carré. Nous déduirons de là que, le 17 décembre, l’action calorifique du Soleil sur la comète était, pour des surfaces d’égale étendue, à l’action calorifique que le même astre exerce sur la Terre en été, comme le carré de 1 000 est au carré de 6, c’est-à-dire comme 1 000 000 est à 36, ou, ce qui est presque la même chose, comme 28 000 est à 1. Newton portait, d’après ces nombres, la chaleur acquise par la comète à 2 000 fois celle d’un fer rouge.

Ce dernier résultat se fonde sur des données inexactes. Le problème était d’ailleurs beaucoup plus compliqué que Newton ne le supposait, et qu’on ne devait le croire à l’époque de la publication des Principes de la Philosophie naturelle. On sait en effet, aujourd’hui, que pour assigner la température qu’une quantité déterminée de chaleur pourrait communiquer à un corps planétaire, il serait indispensable de connaître l’état de la superficie de ce corps et de son atmosphère ; or, que sait-on, sous ce rap-