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les espèces végétales connues, seront certainement anéantis ! Voyons, en passant aux chiffres, s’il n’y aurait pas quelque chose à rabattre de ces effrayantes prédictions.

Supposons d’abord notre Terre entraînée par la comète périodique de Halley. Au moment du passage au périhélie notre distance au Soleil, que je puis supposer égale à celle de la comète, ne surpassera guère que de l/8e la moitié de la distance actuelle. À l’aphélie, nous serons près de 2 fois plus éloignés de cet astre qu’Uranus, ou 36 fois plus que dans notre situation présente. La durée de l’année se trouvera égale, comme de raison, au temps qu’emploie la comète à parcourir tout le contour de son orbite elliptique. Elle sera donc 75 fois plus longue qu’aujourd’hui. Dans cette durée de 75 périodes égales à nos années actuelles qu’embrassera la nouvelle année de la Terre, il y en aura cinq de dépensées à parcourir la portion de courbe comprise dans l’orbite de Saturne. Regardons ces cinq années comme correspondant à l’été et aux saisons tempérées ; il en restera encore 70, qui appartiendront tout entières à l’hiver.

Dans le moment du passage de la comète au périhélie, la Terre, son satellite, recevra du Soleil une quantité de rayons trois fois supérieure à celle qu’elle en recueille à présent. À son aphélie, 38 ans après, cette même quantité de rayons sera douze cents fois plus petite qu’elle ne l’est aujourd’hui.

Au lieu de rechercher à quelles inégalités de température ces nombres peuvent correspondre, occupons nous, sous le même point de vue, de la comète de 1680, qui nous présentera de bien plus grandes différences.